“La Nuit d’Elliot Fall”, un ovni théâtro-musical truculent et osé !
Posté par Aurélie Brunet
C’est au Théâtre de La Jonquière dans le dix-septième arrondissement de Paris, que nous découvrons ce spectacle coloré le soir de sa toute première représentation. Dans un registre inattendu, la Compagnie des Rêves Oubliés nous offre ici un spectacle complètement barré, où tous les rebondissements sont permis. Un détournement habile des contes classiques pour enfants, où toutes les occasions sont bonnes de nous faire pleurer de rire.
Un ovni théâtrale ludique, à l’univers fantasque inimitable
Touchée par un maléfice, la jeune Mimi se transforme chaque jour un peu plus en une plante fleurie, dont les fleurs se meurent. « C’est son âme qui s’en va ! » se lamente sa mère, Madame Von Lenska, la riche milliardaire. À Moon Island, Mimi semble perdue, mais Preciosa, fée du logie de Madame Von Lenska, se retrousse les manches et tombe sur une vieille prophétie, qui voudrait que Mimi soit guérie par un baiser d’amour d’un certain Elliot Fall. Preciosa a seulement une nuit pour trouver et emmener Elliot Fall auprès de Mimi. Ce sera sans compter sur les machinations du Comte Lovejoy, son rire sarcastique et de multiples rencontres en tous genres. Dans cette énergique farce aux 100 000 volts, les hommes se déguisent en femmes et les comédiens chantent souvent faux. On adore le personnage hilarant de Preciosa au chignon de cheveux gris, fée du logie de Madame Von Lenska, brillamment incarné par Nicolas Desnoues.
Une créativité 100 000 volts
Dans cette galerie de personnages souvent lubriques, le parler est cru. On apprécie tout particulièrement le personnage du Comte Lovejoy, roi de la blague acide incarné par l’excellent comédien Geoffrey Lopez et son ton précieux à la Edouard Baer. Ce spectacle vaut le détour, rien que pour découvrir le personnage décalé de Preciosa, une Madame Doubtfire à la sauce Disney qui serait sous acide. Derrière une belle écriture, la création « La Nuit d’Elliot Fall » est un croisement un tantinet scatologique des cartoons de Tex Avery, mâtinés des sketchs des Nuls et des Inconnus. Dans cette nuit fantastique, les méchants sont attachants, la pression monte. Une petite chaperon rouge semblant sortir de Pigalle commence sa danse sexy, et les étranges habitants du ghetto des rêves perdus semblent menacer la réussite de la quête de nos anti-héros. Ce spectacle ultra inventif brille même dans les noms des personnages. Vous l’aurez compris, le spectacle « La Nuit d’Elliot Fall » est une belle folie douce musclée, favorable à la gymnastique de notre cerveau et nos zygomatiques. Rideaux !
« Heureusement les méchants ne mourront pas tous. » – Comte Lovejoy
Une pièce de Vincent Daenen / Jean-Luc Revol / Thierry Boulanger
Mise en scène : Nicolas Desnoues
Comédiens : Jules Baron, Justine Boulard, Nicolas Desnoues, Geoffrey Lopez, Clément Naline, Alix Salingue
Assistante de production : Florine Perennes Composition musicale : Clément Naline Chorégraphie : Maxime Monniot
Costumes : Constance Bello / Alizée Saillard / Victoria Lamy
Décors : Alissa Maestracci
Régie général : Filipe Gomes Almeida / David Maule Maquillage : Mathilde Charot / Sabine Scotto Crédits photo : Eloise Rocco Pourreau
Production : Compagnie des Rêves Oubliés
Public : adulte
Informations pratiques : « La Nuit d’Elliot Fall » se joue encore ce soir à 20h, le samedi 31 Mars au Théâtre de la Jonquière, 88 Rue de la Jonquière dans le dix-septième arrondissement de Paris.
Vous pourrez également le découvrir les 25, 26 et 27 avril à 20h30 au Théâtre de Ménilmontant, 15 Rue du Retrait dans le vingtième arrondissement de Paris.
Cet article a été publié le 30/05/2018 dans le webzine LaCritiquerie.