“Le Diable à Westease”, un polar so british !
Posté par Aurélie Brunet
Les éditions autrement publient leur collection “les grands romans” : une série de romans incontournables sélectionnés avec soin. Parmi eux, l’ouvrage “Le Diable à Westease” de la célèbre poétesse, romancière, essayiste, biographe, jardinière et traductrice anglaise Vita Sackville-West vient d’être réédité. Cet excellent polar nous transporte efficacement dans la campagne anglaise d’après-guerre, à la lumière d’un crime abject.
Une intrigue haletante
Après avoir été pilote durant la seconde guerre mondiale, le narrateur et brillant romancier Roger Liddiard s’installe début 1946 à Westease, petit village anglais au charme certain. En quête de solitude et de calme, notre héros se met à la recherche d’une ferme pour se lancer dans l’agriculture. Bientôt Mary, la jolie jeune fille du pasteur, intrigue le jeune homme, tout comme un peintre mondialement connu excentrique, et un vieux professeur passionnant avec qui il lie une belle amitié naissante. Tout est absolument calme et paisible jusqu’à la mort du vieux professeur, le père de Mary, pour qui bat le cœur du narrateur. Qui a pu commettre ce crime odieux qui tâche de noir ce si joli village ? Westease tient dans un miroir de poche : chaque habitant est interrogé par la police. Résultat : le village est en ébullition, tandis que l’inspecteur de police échafaude tous les scénarios possibles, aidé de la vive créativité du jeune romancier fermier.
Une écriture qui excelle et capte les lecteurs
Douée d’une écriture claire au style direct, l’autrice Vita Sackville-West a le don de capter ses lecteurs. On apprécie sa manière poétique de raconter les couleurs de la campagne anglaise et son art de dresser les portraits au vitriol des quelques habitants de Westease. Tous les détails sont passés au crible par les policiers, en la présence du jeune romancier qui reçoit les témoignages et se prend de passion pour l’enquête. Scotland Yard est vite appelé à la rescousse pour mettre en lumière le passé trouble de certains habitants. Plus on avance dans le roman, plus on apprécie les portraits nuancés de chaque personnage sur le fil ténu de la vérité. On aime particulièrement les descriptions poétiques de la campagne anglaise foisonnante au fil des saisons. Les élans du cœur sont aussi habilement dessinés à travers l’histoire d’amour amorcée par le jeune couple. Au final, l’ouvrage “Le Diable à Westease” brille par son intrigue rondement menée, jusqu’à l’estocade finale surprenante : une démonstration éloquente, digne des plus grands polars.
Visuel : couverture du livre
Cet article a d’abord été diffusé sur le média toutelaculture.com.